TOUTES LES RELIGIONS se valent-elles ?

« Toutes les religions se valent. Elles sont toutes un chemin vers Dieu. »

« Qui peut prétendre détenir la vérité ? À chacun sa vérité ! »

« Quelle que soit la religion, l’important est d’être tolérant vis-à-vis des autres croyances. »

« Prétendre qu’une seule religion est vraie serait de l’intolérance qui conduit au fanatisme. »

« Les monothéismes sont tous intolérants et meurtriers, causes de toutes les guerres. »

Bienvenue dans le monde du relativisme ! Qui pratique souvent le syncrétisme ou l’amalgame, ou devient carrément totalitaire.

Ces opinions s’imposent maintenant au nom des ‘valeurs’ modernes de tolérance, d’ouverture d’esprit et d’accueil de l’autre. Les refuser, c’est se vouer au bûcher du dogmatisme et de l’intolérance. Le christianisme est ici le premier visé comme monothéisme prétendant à l’universalité ; et qu’il est considéré comme la religion des colonisateurs. (Voir ici  et ici n° 6 et s.)

 

 

De quoi parle-t-on ?

>> De quelles religions parle-t-on ? Amalgamer toutes les religions n’est pas plus sensé que de mettre toutes les opinions (ou idéologies) dans le même sac, y compris les plus opposées.

De quelles religions parle-t-on ? Le footbalisme ? L’ésotérisme ? Le zoroastrisme ? Le bouddhisme ? Le judaïsme ? L’islam ? Sans oublier les religions pratiquant les sacrifices humains, dont la religion aztèque qui immolait des centaines de milliers de prisonniers sur ses autels en offrande au dieu Soleil.

« Combien de fois les philosophes ont-ils reproché aux religions d’inventer un Dieu à notre image ! C’est Voltaire qui disait : « Dieu a fait l’homme à son image et l’homme le lui a bien rendu ». Et il avait raison en ce qui concerne les autres religions : c’est-à-dire que, spontanément (sans la Révélation biblique), nous imaginons un Dieu qui nous ressemble curieusement, qui éprouve les mêmes sentiments que nous : nous parlons de son amour, de sa justice, de sa colère, de son pardon sur le modèle de ce que nous vivons ; un amour limité et exclusif… une justice en forme de balance… une colère faite de frustration et de ressentiment… un pardon mesuré et conditionnel… » (Marie Noël Thabut)

>> « Toutes les religions n’ont-elles pas leurs VALEURS ou leur vérité ? »

— Bien sûr ! Encore faut-il vérifier ces valeurs ou ces vérités à leurs fruits. « On juge l’arbre à ses fruits » (Mat 7,15). Pour les chrétiens, les bons fruits sont ceux de l’amour, la paix, la joie, la patience, la bonté, la bienveillance, la douceur, la maîtrise de soi, etc. (Cf. les fruits de l’Esprit Saint selon Galates 5,22)  Est-ce ainsi dans toutes les religions ?

Pour ce qui est de la VÉRITÉ, l’Église catholique accueille les vérités qui se trouvent dans les autres religions. Le concile Vatican II le déclare : « L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans (les) religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu’elle-même tient et propose, apportent cependant un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. » (Nostra Aetate n° 2.)

Notons que l’ÉGLISE parle de respect plutôt que de tolérance ; le respect est une attitude plus positive que la tolérance, qui sous-entend toujours une forme de défaut ou d’erreur chez l’autre. Mais surtout, l’Église invite inlassablement au dialogue fraternel les croyants de toutes les religions, sachant que la vérité ne peut opérer sans l’accueil de l’autre dans la charité.

Notons aussi que dialoguer ne veut pas dire gommer son identité ! Car dans ce cas, il n’y a plus de dialogue en vérité, mais plutôt la confusion et le syncrétisme.

UNE HONNÊTE RADIOGRAPHIE des religions sur le plan philosophique, anthropologique, humaniste, s’impose ici. Surtout en regard de leur impact dans nos sociétés aujourd’hui. Cet indispensable discernement s’impose, sans quoi nos sociétés vont tolérer et accueillir toutes les religions, dont certaines peuvent contredire les valeurs fondamentales qui régissent nos sociétés. Certaines religions vont même vouloir s’imposer au nom du multiculturalisme, ou de l’égalité des ‘droits de l’homme’.

 

>> « Toutes les religions revendiquent le MONOPOLE de la vérité. »

– FAUX ! Une typologie des religions, même sommaire, suffit à le démontrer (voir ici et ici). Bien des religions sont identitaires et propres à leur peuple, sans prétention universelle. Les religions africaines ‘animistes’ ou l’hindouisme par exemple veulent seulement promouvoir leurs traditions, sans jamais prétendre à une vérité universelle et humaniste. (N’oublions pas que certaines religions animistes impliquaient des sacrifices humains, et que l’hindouisme avait ses castes d’intouchables.) De même, les spiritualités asiatiques — bouddhisme, confucianisme et taoïsme — sont des sagesses ou des spiritualités hautement respectables pour notre vie présente, mais sans nulle révélation sur le sens de notre vie ni sur notre au-delà.

Certains accusent le christianisme d’une prétention d’hégémonie et de conquête universelle. Cette question dépend de l’interprétation du christianisme. Si celui-ci est une invention des hommes, on comprend l’accusation. Mais s’il provient du Christ, qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14), qui révèle et conduit au Dieu-Père, on comprend son envoi pour la mission évangélique du salut : « Allez dans le monde entier proclamer la bonne nouvelle à toute la création » (Mc 16,15). Il s’agit là de répandre la « bonne nouvelle du salut »et non d’un projet de domination ou d’exploitation.

« Il (le Christ) assujettit les peuples ni par l’épée, ni par la force, ni la peur, mais élevé sur la croix, il attire amoureusement à Lui » (hymne de la fête du Christ Roi).

>> « Avec leur Révélation, les chrétiens prétendent POSSÉDER la vérité et l’IMPOSER au monde. »

– FAUX : la vérité ne se possède pas ! Elle ne peut être que reçue, et elle demande à être toujours approfondie et partagée. C’est ce que pensent les chrétiens parlant de la Révélation qui nous offre la Lumière divine en nous révélant le Dieu Père et Amour. (Les musulmans revendiquent aussi leur révélation ; mais celle-ci s’avère irréductible voire opposée à la révélation judéo-chrétienne du Dieu-Amour. Voir Islam : la soumission ?)

— La vérité ne s’impose pas ! Pour les chrétiens, la Vérité divine est une Lumière qui veut promouvoir et sauver l’humanité dans ses valeurs humanistes de fraternité, de paix, de justice, de bonheur… Valables pour tout homme et toute culture. La Lumière n’écrase rien ni ne détruit rien de ce qui est bon ; elle révèle le bien – autant que le mal. Toujours au nom de la fraternité, de la raison, et de la promotion des valeurs universelles. Dans le respect des cultures et de leurs légitimes richesses.

>> « L’important, c’est d’être TOLÉRANT. »

— La tolérance est sur le podium des ‘valeurs’ contemporaines. Mais elle piégée ! Elle est bienvenue s’il s’agit de tolérer les petits défauts d’autrui pour le ‘vivre-ensemble’.  Mais peut-on tolérer celui ou celle qui ne nous respecte pas !? Faut-il tolérer la bêtise, le mensonge, la délinquance, la violence, l’invasion, les idéologies, le totalitarisme ? (Le lecteur avisé devinera vite en quoi tout cela est actuel, y compris dans notre monde dit ‘évolué’.)

>> « Tout MONOTHÉISME n’est-il pas foncièrement conquérant et intolérant, voire fanatique ? L’histoire ne le démontre-t-elle pas suffisamment ? »

— NON pour ce qui est du christianisme. S’il y eut des dérives dans le passé, celles-ci étaient contraires aux valeurs chrétiennes évangéliques. Toutes les églises chrétiennes déplorent ce qui contredit l’Évangile dans son histoire. (Repentance qu’on aimerait trouver dans les autres religions ou idéologies…) Nous venons de le dire ci-dessus : la Vérité, si elle est Lumière, ne s’impose pas, et ne peut écraser les richesses des cultures. L’histoire et l’actualité du christianisme le démontrent amplement, surtout aujourd’hui avec tous les efforts de dialogue ou d’inculturation. 

— Quant à prétendre que les religions monothéistes sont cause de guerre, il suffit de regarder comment les grandes guerres du 20e s. furent causées par des idéologies athées. Et trop souvent les religions furent instrumentalisées au profit d’intérêts politiques, économiques et territoriaux.

Nombre de nos articles traitent de ce sujet, en particulier dans ce chapitre Le christianisme est un humanisme et le chapitre sur Les « crimes » de l’Église. Sur le « hors de l’Église point de salut », voir Les incroyants seront-ils DAMNÉS ? 

La question de l’islam s’impose ici, même si elle est de plus en plus interdite. Difficile de nier sa violence historique et actuelle (avec ses massacres). Celle-ci provient de ses sources : le Coran, la Sunna (tradition), la charia, lesquelles sont intouchables et irréformables dans le monde islamique. (Voir Islam : la soumission ?)

CONCLUSION

« Les véritables religions mettent en priorité l’exigence éthique, la conscience morale, et la recherche de la vérité, (priorité) sur la soumission aux croyances et aux prescriptions dogmatiques, que nous observons dans les courants sectaires au sein des religions. » (source)

La célèbre Épître à Diognète (fin 2e s.) démontre comment les chrétiens sont pleinement dans le mondeporteurs d’une sagesse et d’une fraternité sans frontières qui les différentient de toutes les religions et mentalités de l’époque. Ce qui caractérise une civilisation digne de ce nom s’appuie, en dernier ressort, sur le soin porté aux plus faibles, pauvres, handicapés, malades ou moribonds.

« De toutes les religions, le christianisme est la seule à avoir une philosophie personnaliste. » (Jean-Baptiste Noé, historien)

« Sans doute est-il exact que les grandes religions offrent une part de vérité. Personnellement, et sans chercher à établir de hiérarchie, je persiste à penser que le christianisme apporte en propre une idée de Dieu plus riche et plus vitale. La notion étonnamment nouvelle d’un Dieu trinitaire avec ce que cela implique de relation d’amour entre les personnes me touche profondément tant elle me semble être à la source de l’idée chrétienne de la personne. L’idée inédite d’un Dieu qui n’hésite pas à s’incarner, qui accepte que son propre Fils devienne homme afin que les hommes deviennent des filles et des fils de Dieu participant pleinement à la vie divine, me paraît profondément originale. Avec le christianisme, Dieu n’est ni lointain ni hautain, il devient une personne avec laquelle je peux réellement entrer en relation d’amour. » (René Rémond, historien-académicien, revue Panorama, Janvier 2000)


Osons ici cette affirmation : La conception que chaque religion se fait de Dieu va immanquablement impacter son rapport au monde. Et inversement : son regard sur le monde va conditionner sa vision sur Dieu.

— Un dieu dominateur avec une loi de soumission va engendrer une religion totalitaire et conquérante. Au plus grand détriment des Droits de l’homme, et du respect des cultures dans leur diversité.

— Mais si Dieu est Dieu de sagesse et d’amour, et même de Relations trinitaires, ses commandements sont à son image. Sa religion sera en conséquence ouverte à la sagesse, à l’amour, et au respect des diversités. Ce qui fait dire à certains que « rien n’est plus absurde que de mettre sur le même plan, en Europe, l’islam et le christianisme. » (source  et aussi ici)

Questions à ceux qui diabolisent le christianisme et l’Église

>> Jésus a-t-il prescrit à ses disciples de conquérir le monde par l’épée ? Où trouve-t-on cela dans les évangiles ?

Certes, Jésus avait du sang sur les mains, mais c’était le sien ! Oui, le christianisme s’est répandu dans le sang — mais c’était et c’est toujours celui de ses martyrs.

>> Combien de meurtres ou d’attentats perpétrés aujourd’hui au nom du Christ, ou « au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit » ? (À comparer avec « Allah Akbar ».) Les chrétiens, dont les catholiques (mêmes intégristes), mettent-ils en danger nos sociétés ? Répandent-ils la haine ? Connaissez-vous beaucoup de chrétiens qui tuent des civils et même des musulmans au nom de leur foi ?

>> Celui qui critique les chrétiens risque-t-il d’être menacé, traîné en justice, voire agressé et même assassiné ? (Essayez avec « la religion d’amour, de tolérance… », et vous verrez…)

>> Parle-t-on de chrétiens ‘modérés’ pour désigner les chrétiens gentils et tolérants ? Ne serait-ce pas ridicule !? Surtout qu’un chrétien ‘modéré’ serait plutôt tiède, le genre que Jésus vomit (cf. Apoc 3,16) (En revanche, quand on parle de « musulman modéré » ou « d’islam modéré », qu’est-ce que cela suppose des autres musulmans, ou de l’islam lui-même ?)

>> Nos chrétiens ‘radicaux’, qu’on appelle les saints dans l’Église, sont-ils dangereux ? Au hasard : les St François d’Assise, les St Jean Bosco, les mère Teresa… (Ont-ils massacrés ? Pas vraiment ! Mais les connaît-on seulement !?)




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